Les fleurs d’hibiscus sont l’incarnation même de la beauté tropicale. Si la fleur d’origine est rouge, les multiples croisements faits offrent maintenant des floraisons roses, jaunes, oranges et blanches. Il y a également des fleurs doubles et chez les hibiscus de collection vous aurez droit à de très grandes fleurs aux couleurs inhabituelles comme des mélanges de violet, de bleu, de gris rosé.
Des différences à connaître
Avant d’aborder plus en détail l’hibiscus d’intérieur, j’aimerais vous permettre de faire la différence entre trois (3) hibiscus que vous retrouvez en jardinerie et qui peuvent créer de la confusion lorsque vous souhaitez en faire l’achat. Ce ne sera qu’un bref survol avant d’aller au cœur de cet article. Toutefois cela vous permettra de demander le bon hibiscus ou encore d’aller dans le bon secteur.
Le genre Hibiscus appartient à la grande famille des mauves (Malvacées) et comprend plus de 200 espèces différentes qu’on retrouve à la fois chez les annuelles, les vivaces, les arbustes et même les arbres. La rose trémière (Althéa), le tilleul, le cacaotier et le baobab font partie de cette grande famille.
Hibiscus vivace. Couleurs lumineuses sur une fleur géante. L’effet est réussi – Photo : i.pinimg.com
Hibiscus vivace. La dimension des fleurs peut atteindre 25 cm (10 po) – Photo : waltersgarden.com
Hibiscus vivace ou Hibiscus moscheutos
On le cultive en pleine terre et sa floraison spectaculaire commence pendant le mois de juillet et se poursuit jusqu’à tard en automne. Vous ne le trouverez pas dans les serres de plantes tropicales, mais dans celles réservées aux plantes annuelles et aux vivaces.
Ses fleurs immenses et magnifiques peuvent atteindre 25 cm (10 po). Sa zone de rusticité se situe entre 5 et 9, mais, en zone 4, avec une protection au sol pour l’hiver, il est viable. C’est la vivace offrant les plus grandes fleurs sous notre climat. Il demande un sol riche et frais et plus de 6 heures d’ensoleillement.
Au printemps, il faut patienter !
Comme toutes les vivaces, ses tiges meurent à l’automne et de nouvelles émergent au printemps. Vous attendez ce moment pour le tailler à 10 cm (4 po) au-dessus du sol. C’est l’une des dernières vivaces à se réveiller donc, il faut attendre avant de conclure que la plante est morte.
Hibiscus syriacus dans sa forme arbustive. Les fleurs nombreuses parviennent à couvrir une partie du feuillage – Photo : amdolcevita.com
Hibiscus syriacus monté sur tige. Floraison rose – Photo : thejoyofplants.co.uk
L’Hibiscus syriacus ou rose de Sharon
On le trouve en pépinière parmi les arbustes et les arbres. Il est vendu dans sa forme d’origine qui est celle d’un arbuste ou bien il est sur tige grâce au travail de producteurs. Sa hauteur, selon la variété, se situe autour de 150 cm x 120 cm. Sa zone de rusticité est 5. Ses fleurs ont une dimension équivalente à celles de l’hibiscus d’intérieur ou légèrement plus petites. La floraison est abondante au point de cacher partiellement le feuillage de l’arbuste. La couleur de fleur la plus connue est certes le bleu-violet, mais vous trouverez également du rose et du blanc de même que des variétés à fleurs doubles.
Comme pour tous les hibiscus, une exposition ensoleillée encourage une abondante floraison. Vous verrez ses premières fleurs vers la mi-juillet et elles se succèderont jusqu’aux premiers gels. La quantité de fleurs produite diminue au fur et à mesure que les températures baissent. Comme pour l’hibiscus vivace, l’éclosion des bourgeons se fait tardivement au printemps. Alors il faut être patient !
Hibiscus d’intérieur ou rosa-sinensis. Un échantillon des couleurs offertes – Photo : jardinerencouleurs.com
L’Hibiscus rosa-sinensis ou hibiscus tropical.
C’est l’hibiscus que l’on cultive comme plante d’intérieur et que l’on prend plaisir à sortir durant l’été. Son nom botanique est Hibiscus rosa-sinensis. Nombreux sont ceux qui croient que rosa-sinensis signifie que les fleurs sont roses. Non, rien de tel ! Cette appellation est le nom de l’espèce à laquelle il appartient. Alors, H. rosa-sinensis à fleurs jaunes, à fleurs oranges et ainsi de suite. Cette plante chouchou est aussi surnommée la rose de Chine.
Il nous offre une grande diversité
En plus de l’hibiscus au feuillage vert uni, il est possible de trouver des variétés panachées. Les feuilles affichent du vert et du blanc et quelquefois, une pointe de rose colorent les toutes jeunes feuilles. C’est l’Hibiscus rosa-sinensis ‘Cooperi’. Sa floraison est d’un rouge franc offrant un beau contraste avec le blanc du feuillage. Comme c’est la partie verte d’une feuille qui assure la photosynthèse et qu’ici il est moins présent, la plante poussera beaucoup plus lentement et il fleurira moins abondamment. Mais pour le coup d’œil, c’est réussi !
Il y a aussi l’hibiscus de collection. Celui-ci produit de très grandes fleurs aux couleurs inhabituelles et selon la variété, les pétales peuvent onduler. Sa floraison est moins généreuse et elle se limite à l’été. On dit que sa fleur dure 4 jours. Pour l’avoir cultivé, je dirais plutôt qu’elle est belle durant 3 jours et qu’elle tire sa révérence au quatrième. Toutefois, il a beaucoup de charme et d’originalité. On lui résiste difficilement.
Hibiscus d’intérieur, la forme arbustive – Photo : friedrichstrauss.de
Hibiscus d’intérieur monté sur tige et hibiscus forme arbustive (fleurs jaunes) – Photo : friedrichstrauss.de
Hibiscus rosa-sinensis ‘Cooperi’. Feuillage panaché. La fleur est d’un beau rouge franc – Photo : infojardin.com
L’ensoleillement
Les fleurs de cette belle tropicale ne durent normalement qu’une journée, mais elles sont rapidement remplacées par de nouvelles, si vous prenez le soin de supprimez les fleurs fanées. Si vous négligez ce geste quotidien, vous aurez moins de fleurs, car il produira ses graines. Vous devez supprimer la fleur et son calice.
Amoureuse du soleil, cette plante demande une exposition maximale aux rayons solaires. Cependant, évitez-lui les ardeurs des rayons de la mi-journée. La plante transpire énormément sous une lumière vive et le sol s’assèche beaucoup plus rapidement. Un terreau qui se déshydrate à répétition produira des feuilles jaunes et entraînera la chute des boutons floraux.
Bouton floral. Il faut supprimer la fleur fanée et le calice (vert) – Photo : Hafiz Issadeen, flickr.com (CC BY 2.0)
Un calice laissé sur l’hibiscus. La formation d’une capsule de graines est en cours – Photo : Dan Mooney, flickr.com (CC BY-NC 2.0)
L’arrosage
L’hibiscus est un gros buveur ! Votre mélange de terre doit demeurer frais. Ne pas laisser sécher le sol complètement avant de refaire un arrosage. Comme pour toutes les plantes en pot, vous laissez l’eau dans la soucoupe environ 30 minutes si le format du contenant est imposant. De 15 à 20 minutes si le format est plus petit. À l’extérieur, durant l’été, surtout en période de canicule, vous aurez sans doute à faire un arrosage quotidien. Vérifiez toujours avant de verser votre eau et faites celui-ci de préférence le matin afin d’empêcher que l’eau s’évapore trop rapidement.
La fertilisation
Votre plante est également très gourmande. Placée à l’extérieur, l’arrosage étant plus fréquent, l’engrais se lessivera rapidement. Utilisez soit un engrais à libération lente ou encore un engrais naturel liquide. Plutôt que d’attendre 15 jours pour l’engrais liquide, répétez à chaque semaine. Dans la maison, vous suivez le dosage et la fréquence recommandée sur le contenant ou vous appliquez la ½ dose chaque semaine.
Les feuilles vert foncé et brillantes confirment les bonnes conditions de culture – Photo : shuvrodeep dutta, unsplash.com
La taille
La taille se fait de préférence au printemps dès la mi-mars, à la reprise de croissance. Utilisez des outils bien affûtés et bien désinfectés. Profitez-en pour nettoyer votre hibiscus en supprimant les branches trop fines, celles qui sont mal placées ou qui se dirigent vers le centre. Les tiges restantes deviendront plus grosses et la lumière en circulant de part et d’autre augmentera la production de fleurs. En faisant votre taille en mars, votre plante aura retrouvé une belle silhouette lorsque vous serez en mesure de le sortir à la fin de mai ou au début de juin.
Évitez les tailles trop sévères.
Votre taille peut se faire de deux (2) façons. Soit en réduisant de 1/3 la longueur des branches ou, si votre hibiscus est devenu très gros, en abaissant sa hauteur de 50 et 60 %. Il est préférable de ne pas en supprimer davantage. Il mettra trop de temps à se refaire et vous attendrez sa floraison. Si vous avez fait une taille à 50 %, votre hibiscus a beaucoup moins de feuilles. Il boira moins rapidement. Vérifiez l’humidité du sol avant d’arroser.
Votre travail terminé, placez votre plante en retrait du soleil pour quelques jours. La taille occasionne des blessures (plaies ouvertes) par lesquelles s’échappera la sève si elle transpire au soleil.
La taille d’automne peut également se faire, surtout si vous mettez votre plante en dormance dans un endroit frais comme le garage (partiellement chauffé) ou la chambre froide. C’est une bonne façon de réduire l’espace qu’il occupe et de réduire les risques d’insectes. Encore une fois, selon la dimension de la plante, évitez les tailles drastiques.
Jeune hibiscus aux fleurs bicolores – Photo : trzymie.com
Jeune hibiscus d’intérieur – Photo : i.pinimg.com
Jeune hibiscus d’intérieur – Hibiscus rosa-sinensis – Photo : hibisqs.com
Le rempotage
Pour le rempotage, comme la croissance de l’hibiscus est assez rapide, vous pouvez augmenter la dimension du pot jusqu’à 10 cm de plus (4 po). Mais attendez qu’il soit légèrement à l’étroit dans son pot avant de le rempoter. Mélangez 1/3 de compost à votre mélange de terre et saupoudrez la motte de racines avec de la mycorhize. Tassez votre mélange autour de la motte sans le compacter. L’arrosage sera modéré puisque votre terreau est frais. Vous augmentez graduellement la quantité d’eau en suivant les signes de reprise de la plante.
Étamines chargées de pollen et en attente de visiteurs – Photo : i.pinimg.com
Le nectar attire les papillons – Photo : unsplash.com
Pollinisateurs
Quelque soit l’espèce cultivée, la fleur d’hibiscus attire les colibris, les insectes pollinisateurs et les papillons. Ce sont des visiteurs bénéfiques parce qu’ils sont responsables de l’entretien de la biodiversité. Aussi, une plante aux fleurs fécondées acquiert une plus grande résistance.
Si vous avez à utiliser un pesticide, une façon de réduire la quantité de produit à utiliser est, dans un premier temps, de retirer tout ce que vous pouvez à la main. Si le traitement peut être fait alors que la plante n’est pas en fleurs ou qu’elle est en fin de floraison ce sera encore mieux. De cette façon, vous éviteriez d’éliminer ces insectes essentiels.
Comparaison : la Floride et le Québec
J’ai souvent entendu des clients dire que lorsqu’ils sont en Floride, les hibiscus ne sont pas à l’abri du soleil lorsqu’en mi-journée il frappe intensément. C’est vrai ! Mais en Floride, les hibiscus poussent en pleine terre alors qu’ici ils sont cultivés en pot.
Un sous-sol tout en fraîcheur
Saviez-vous que la Floride est l’un des états américains possédant le plus grand réservoir sousterrain d’eau douce ? Il en possède tellement qu’il approvisionne les états avoisinants. Même si la répartition d’eau douce est très inégale aux États-Unis, mondialement, ce pays se classe au 3e rang pour son eau douce et le Canada occupe la 4e place. Alors, l’hibiscus qui vit au soleil de la Floride trouve la fraîcheur nécessaire à ses racines en dessous de la surface très chaude.
Sa vie dans un pot
C’est une autre vie pour l’hibiscus fleurissant sous notre ciel nordique. Il est cultivé en pot et très souvent, il sera placé au bord d’une piscine sur les pavés qui en habillent le contour. Ce matériau est tellement chaud en mi-journée que l’on doit se déplacer avec des « gougounes ». Même une surface en bois est vraiment inconfortable pour la plante des pieds. En plus, le soleil crée un effet miroir en se reflétant sur l’eau. Alors, un pot trop chaud posé sur une surface brûlante en y ajoutant l’effet miroir de l’eau ne peut d’aucune façon procurer le confort que connaît l’hibiscus planté en pleine terre dans le Sud.
Offrir de meilleures conditions
Ce qui se produit avec de telles conditions, c’est que le feuillage de votre hibiscus transpire plus vite que le système racinaire arrive à le fournir en eau (si le terreau n’est pas sec). Alors, si à côté des pavés il y a une surface gazonnée sur laquelle vous pourriez l’installer, il se portera mieux et restera plus vert.
Si ce n’est pas le cas, il se vend des sous pots sur roulettes qui vous permettent de le déplacer aux heures les plus chaudes. Plusieurs de ces sous pots ont un bouton permettant de bloquer les roues. Et, ne vous inquiétez pas, il ne fleurira pas moins pour cette courte période passée à la mi-ombre, c’est tout le contraire !
À quel moment rentrer l’hibiscus dans la maison ?
C’est une plante frileuse. Elle a froid dès que les nuits descendent en bas de 15 °C (59 °F). L’hibiscus ne supporte pas les grands contrastes, que ce soit au niveau des températures ou avec le taux d’humidité. Afin d’éviter la perte presque complète de son feuillage, il devrait rentrer dans la maison au moment où les températures de votre intérieur et celle de l’extérieur sont équivalentes et avant que le chauffage ne démarre. Le choc subi sera minimal et votre hibiscus ne produira que quelques feuilles jaunes.
En hiver, l’air plus sec fait jaunir le feuillage et est souvent responsable de la présence d’araignées rouges ou tétranyques. Une soucoupe remplie de billes d’argile et l’usage d’un humidificateur à proximité l’aidera grandement. Comme pour vos autres plantes d’intérieur, l’arrosage sera moins abondant. Pour l’engrais, vous appliquez la demi-dose une fois par mois.
Sous la rosée du matin – Photo : Brenda Burnett, redbubble.net
Conclusion
L’hibiscus peut sembler capricieux en hiver. Il est souvent clairsemé et ne fleurit pas beaucoup. Vous serez plus tolérants (es) en sachant que c’est une plante de jours longs, c’est-à-dire de 12 heures et plus de lumière vive. Le taux d’humidité est un autre facteur important influençant son apparence. Comme les conditions ne lui conviennent guère durant la période hivernale, la plante se débarrasse de ses plus anciennes feuilles pour ne conserver que les plus récentes. Mais, dès les premiers signes du printemps, il refait sa mise en beauté.
Au mois de mars, surtout chez ceux qui sortent leur hibiscus durant l’été, il est fréquent de voir apparaître de petites mouches blanches (aleurodes). Elles s’envolent dès que vous approchez de votre plante. Dans l’article qui suivra, je parlerai de cet insecte et des autres que vous risquez d’y retrouver. Vous pourrez les traiter de manière naturelle, sans risque pour tous les membres de la maison.
À suivre …
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