Le bananier d’ornement au jardin d’été

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Si vous aimez les grandes plantes tropicales belles et luxuriantes avec une verdure impressionnante, le bananier d’ornement est un très bon choix. Il se cultive comme plante d’intérieur, même s’il est rare qu’il produise des fruits. Il apprécie grandement des vacances à l’extérieur durant la belle saison. Les bananiers sont relativement simples à cultiver tant que leurs besoins sont satisfaits.

Ses principales demandes.

Le bananier d’ornement ou bananier patio nécessite lumière, chaleur et humidité. Le sol doit être frais, riche et bien drainé. Il ne supporte pas les excès d’eau qui font pourrir ses racines. Il préfère les températures comprises entre 20 et 30 °C. Il ne devrait pas mettre le nez dehors tant que celles-ci ne se maintiennent pas au-dessus de 15 °C (59 °F).

Il crée une superbe ambiance lorsqu’il est installé au bord d’un point d’eau, d’un bassin ou près d’une piscine. Il s’associe à merveille aux palmiers, yuccas, hibiscus, cannas, ricin et bien d’autres. 

Tige de bananier composée de feuilles imbriquées les unes dans les autres. À sa base, des bébé ou drageons – Photo : jngl.nl

Ce n’est ni un palmier ni un arbre

C’est sa taille et le fait qu’il porte ses larges feuilles en bouquet et au sommet de son ‘tronc’ qui crée cette confusion. En réalité, le bananier ou ‘Musa’ est une herbe tropicale vivace. C’est d’ailleurs la plus haute herbe qui existe et celle dont la croissance est la plus rapide.

Le « tronc » du bananier est plus correctement appelé un pseudotronc, car il n’a pas d’écorce et ne produit pas de branches secondaires comme le font les plantes ligneuses (avec écorce). Ce pseudotronc est formé par les tiges ou pétioles des feuilles qui s’élargissent à leur base pour s’imbriquer les unes dans les autres et former un cylindre. Vous avez déjà coupé un poireau ? L’intérieur de la tige du bananier est presque identique.

Une nouvelle feuille bien enroulée qui apparaît au sommet du bananier – Photo : patchplants.com

La naissance des feuilles

Toute la croissance, que ce soit les feuilles ou la tige florale, débute à l’intérieur du cylindre. Les nouvelles feuilles, enroulées sur elles-mêmes, poussent à l’intérieur de cette tige pour finalement apparaître et se déployer au sommet. Elles sont longues et très larges et donnent tout son attrait à cette plante. Le bananier ornemental n’atteint pas la taille de son cousin tropical. Cultivé en pot et selon la variété, il pourra atteindre un peu plus de 2 m (6,5 pi).

Un bananier nain ‘Cavendish’ – Photo : patchplants.com

Le nombre de feuilles

Les nouvelles feuilles peuvent s’ouvrir d’une seule couleur et prendre progressivement une autre teinte à mesure qu’elles vieillissent. Un seul pseudotronc peut avoir aussi peu que quatre feuilles à la fois ou en avoir plus d’une dizaine. La quantité de feuilles est due à la fois à la génétique des plantes et aux conditions de croissance.

Dans les sols frais et riches, un bananier conservera plus de feuilles que dans un sol sec et peu fertile. Les feuilles plus âgées finissent par mourir, mais restent attachées à la tige. Enlevez ces feuilles sèches afin que votre plante conserve une apparence soignée.

Attention au vent.

Les bananiers sont exceptionnellement sensibles aux vents forts et ses grandes feuilles flexibles sont facilement endommagées. Il vaut mieux installer votre plante là où les vents sont ralentis. Cela peut être à proximité d’une haie ou d’un bâtiment.

Rhizome appelé corme. Ce bulbe émettra le plant principal et les drageons ou bébés. – Photo : Obsidian Soul, Wikipedia Commons (CC0) 

Un gros rhizome appelé corme.

À la base d’un plant de bananier, sous terre, se trouve un gros rhizome, appelé corme. Ce bulbe a des points végétatifs et ceux-ci se transforment en drageons ou bébés qui peuvent être enlevés et transplantés. Un ou deux d’entre eux peuvent être laissés au cas ou la plante mère nécessiterait un remplacement.

Fleur de bananier et les fruits en pleine croissance – Photo : fineartamerica.com

La floraison et les fruits

Rares sont les bananiers cultivés à l’intérieur qui donnent fleurs et fruits. Sous nos climats, leur saison de croissance est beaucoup trop courte et de plus, ils ont besoin d’au moins 12 heures de lumière naturelle par jour. Toutefois, une large fenestration, un éclairage supplémentaire apporté par des lampes de culture peuvent favoriser la floraison chez certaines variétés.

À savoir :

Certains cultivars sont stériles et ne produiront jamais autre chose que de nouvelles feuilles. Pour les variétés offrant la possibilité d’une floraison, il est important qu’au moment où elle a lieu il y ait au moins 2 bébés à la base. Pourquoi ? La plante mère meurt après avoir fructifié.

Plusieurs variétés de bananes – Photo : puthiyathalaimurai.com

Deux types de bananes

Sous nos latitudes, en plus des ‘bananes desserts’ qui sont sucrées et que nous consommons régulièrement, il y a également des ‘bananes à cuire’ non sucrées et qui sont utilisées de la même façon que nous le faisons avec la pomme de terre. Ces bananes sont parfois appelées ‘plantains’ et sont généralement bouillies, cuites au four ou frites.

Arrivées vertes à leur destination, les bananes subiront un traitement au gaz éthylène afin de mûrir. – Photo : i.pinimg.com

Le gaz éthylène

Les bananes que nous importons sont cueillies vertes et mûrissent dans des salles spéciales à leur arrivée dans leur pays de destination. Pendant leur transport les bananes sont réfrigérées entre 13,5 et 15 °C (56,3 et 59,0 °F). Une fois arrivées, elles sont placées dans des pièces étanches à l’air et remplies de gaz éthylène. Je précise tout de suite que ce gaz est naturel et est produit par tout fruit qui mûrit. C’est avec ce procédé que les bananes passent du vert au jaune plus ou moins accentué.

Luminosité

Le bananier aime le soleil et la plupart des cultivars demandent une lumière vive et au moins 6 heures de soleil. Cependant, essayez d’éviter d’exposer votre plante au soleil direct de midi. Comme ses feuilles sont très grandes, beaucoup d’eau s’en évaporerait et vous risquez de brûler les feuilles. Dans un pot, le volume de terre n’est pas le même que pour un bananier poussant en pleine terre. Si vous installez votre gros pot sur un support monté sur roulettes, vous pourrez alors glisser votre bananier dans une situation plus confortable.

Voir l’article :

https://jardinerencouleurs.com/2023/03/plantes-dinterieur/hibiscus-beaute-tropicale-culture-entretien/?et_fb=1&PageSpeed=off

Cultivé à l’intérieur et dans une pièce orientée plein sud, on évite de coller la plante à la fenêtre pour les mêmes raisons. Si les feuilles sont recourbées et les bords bruns, il y a soit un manque d’eau ou une surexposition au soleil.

Acclimater son bananier réduit le stress et préserve son apparence. Arrangement incluant célosie et ipomea batatas – Photo : hgtv.com

Acclimatation pour un séjour à l’extérieur

Lorsque les températures extérieures se maintiennent jour et nuit au-dessus de 15 °C (59 °F), le bananier sera heureux de passer l’été au grand air. Cependant, il quitte l’environnement contrôlé de la maison et se retrouve exposé à des conditions très variables. Un contact direct avec les rayons du soleil causera un choc et un stress. Pour éviter des dommages à votre bananier, durant sa première semaine à l’extérieur, placez-le à la mi-ombre afin qu’il s’habitue et endurcissez-le en lui offrant d’abord le soleil du début de matinée et augmentez graduellement sa durée d’exposition.

Son arrosage

Le bananier est composé de pas moins de 80 % d’eau. Il n’est donc pas surprenant qu’il ait besoin de beaucoup d’eau pour survivre. Il est important que le sol ne sèche jamais complètement. En été et à l’extérieur, il faut vérifier quotidiennement, car la plante évapore beaucoup d’eau à travers ses grandes feuilles. Cependant, avant d’arroser, vérifiez toujours si le sol est encore humide. Des arrosages inutiles le feront pourrir. Mettez une bonne couche de paillis en surface du pot. L’évaporation sera beaucoup moins rapide et les racines resteront au frais.

S’il est cultivé à l’intérieur, laissez le terreau s’assécher sur 5 cm (2 po) avant d’arroser. Faites un arrosage en profondeur, sans détremper la motte. Laissez l’eau dans la soucoupe environ une vingtaine de minutes, le temps que la motte finisse de s’hydrater. Puis, retirez tout l’excédent d’eau.

À savoir :

Les bananiers peuvent présenter de la guttation. Cela signifie qu’il peut y avoir des gouttelettes suspendues à l’extrémité des feuilles. Parfois, la guttation est si intense qu’elle coule des feuilles. Du point de vue des plantes, la guttation est un phénomène totalement inoffensif. C’est une sorte de transpiration végétale qui peut être causée par un taux d’humidité trop élevé (à l’extérieur) ou par un excédent d’eau.

Ses besoins en eau sont élevés. Arrangement incluant des crotons (Codiaeum variegatum) variété ‘Petra’ – Photo : hgtv.com

Son besoin d’humidité

Surtout en hiver, avec le chauffage qui assèche l’air, un taux d’humidité trop bas peut provoquer un brunissement de la pointe des feuilles et des halos jaunes. Bien que cela ne tue pas votre bananier, son apparence en prend un coup. Ajoutez une large soucoupe remplie de billes d’argile et d’eau. Le fond du pot ne doit pas être en contact avec cette eau.

Créez un îlot de plantes. Ainsi regroupées, elles bénéficieront d’une humidité locale. L’usage d’un humidificateur à proximité contribue à stabiliser l’air ambiant.

Les grandes feuilles plates des bananiers ont tendance à accumuler de la poussière. Essuyez-les périodiquement avec un chiffon humide.

Le rempotage

Le printemps et l’été sont le meilleur moment pour le rempotage. Comme le bananier pousse rapidement, il a besoin d’un nouveau pot au moins tous les deux à trois ans. L’important c’est que votre pot soit profond et possède des trous de drainage. Choisissez un terreau de qualité réservé aux plantes tropicales et ajoutez-y 1/3 de compost et 1/3 de perlite. Celle-ci permet une évacuation plus rapide de l’eau et le compost permet de retenir l’humidité nécessaire sans que votre sol soit imbibé d’eau. Toutefois, il faut éviter d’arroser comme un pompier.

Remplissez le pot au tiers environ avec votre mélange puis installez votre bananier. Que votre plante ne soit pas parfaitement droite n’est pas grave. Attendez d’avoir presque terminé le remplissage pour le redresser. Cela vous évitera de compacter le sol. Après le rempotage, l’arrosage sera plutôt léger puisque votre terreau est déjà frais.

Attendre que le jeune plant ait de 4 à 5 feuilles avant de rempoter. – Photo : i.pinimg.com

Les rejets ou bébés

Afin que la plante mère conserve son énergie plutôt que de s’épuiser à nourrir une famille trop nombreuse, ne conservez que 2 rejets. Attendez qu’ils aient produit 4 ou 5 belles feuilles avant de les rempoter. Si vous prélevez des plantules trop courtes, elles ne seront pas suffisamment autonomes pour continuer seules. Attendre au bon moment permet également aux bébés de développer leurs racines.

Plaie causée par la séparation d’avec la plante mère. – Photo : getbusygardening.com

Comment rempoter les bébés

Pour que votre travail soit plus facile, arrosez légèrement la veille afin que le terreau se tienne. Le jour X, décollez la motte des parois du pot et retirez le bananier de son contenant. Séparez délicatement les racines du bébé de la plante mère en vous efforçant de libérer autant de racines que possible. En utilisant un couteau désinfecté, bien affûté et à lame lisse, repérez l’endroit ou le petit est attaché à sa mère puis coupez la connexion. Continuez à dégager les racines du jeune plant afin de le libérer de la motte principale. Prenez votre temps afin de ne pas abîmer les racines de ce jeune plant.

Éviter le risque de maladie

Saupoudrez la plaie de la mère et celle du bébé avec du charbon horticole ou avec de la cannelle (sans sucre). Ces deux produits sont antiseptiques et travailleront à empêcher la pourriture. Replacez la plante mère dans son pot ou offrez-lui un nouveau contenant selon ses besoins. Installez le petit bananier dans son nouveau contenant.

Choc de la transplantation

Il se peut que le bébé s’affaisse pendant quelques jours jusqu’à ce qu’il s’habitue à vivre seul. C’est un choc de transplantation normal. Pour l’aider à traverser ce bouleversement, c’est une bonne idée de le garder à l’abri du gros soleil pour une quinzaine de jours et de s’assurer de ne l’arroser qu’au besoin. Vous ajusterez la quantité d’eau au fur et à mesure qu’il donnera des signes de reprise.

Insectes et maladies

Maladie : la pourriture des racines est la principale maladie. Bien sûr, il y a l’excès d’eau, mais aussi un retour trop tardif dans la maison à l’automne. Le bananier est frileux. En fin de saison, les températures fraîches empêchent le terreau de bien s’assécher. Le sol finit par être détrempé, entraînant l’asphyxie et la mort du système racinaire. Votre plante devrait rentrer 3 semaines environ avant que le chauffage ne démarre.

Insectes : il y a principalement l’araignée rouge (tétranyque) qui tisse des toiles sous le feuillage, surtout le long de la nervure centrale. Puis, les pucerons, surtout en début d’été et finalement, la cochenille farineuse qui peut se pointer à tout moment. Ces trois insectes pompent la sève de la plante, ce qui contribue à l’affaiblir.

À ne pas oublier :
Je dois rajouter l’indélogeable scarabée japonais. Pour savoir comment contrôler la population de cet insecte, vous trouverez sur mon blogue un article détaillé :

https://jardinerencouleurs.com/2022/07/trucs-et-astuces/scarabee-japonais-limiter-les-degats/?et_fb=1&PageSpeed=off

Et, pour les trois premiers insectes cités, vous trouverez également des conseils et des recettes efficaces et biologiques pour en venir à bout. Consultez cet autre article :

https://jardinerencouleurs.com/2023/03/plantes-dinterieur/insectes-hibiscus-aleurode-puceron-araignee-rouge-cochenille/?et_fb=1&PageSpeed=off

Bananier vivace ‘Musa Basjoo’ – Photo : amazon.com

Fleur non épanouie du bananier ‘Musa Basjoo’ – Photo : citrusi.com.ua

Bananier vivace

Il existe un bananier vivace. Son nom ‘Musa Basjoo‘. Il serait viable en zone 5. Cependant, même si on le dit capable de traverser nos hivers, vous devrez le tailler à l’automne afin qu’il reparte sur de nouvelles tiges au printemps suivant.

Il lui faudra également une EXCELLENTE protection hivernale. Ses plus grands ennemis sont les gels et dégels qui sont maintenant la monnaie courante de nos hivers. Dites-vous que ce sera pour vous un super défi à relever. Mais, si vous avez un endroit bien ensoleillé, à l’abri des vents dominants d’hiver et bénéficiant d’un bon couvert de neige, vous augmentez vos chances de réussite.

 

Bananier nain ‘Cavendish’. Se cultive bien à l’intérieur. – Photo : rareworldseeds.com

Je réponds à une question

Vous ne pouvez pas faire pousser un bananier à partir de la banane achetée à l’épicerie.

Pourquoi ? Ce bananier, variété ‘Cavendish’, est entièrement modifié génétiquement afin de nous donner ce fruit sucré et sans graines que nous connaissons.

Les bananes cultivées commercialement sont propagées en séparant et en replantant les drageons ou bébés.

Il existe la version naine du bananier ‘Cavendish’ .

Ce bananier se trouve assez facilement. De taille réduite, il se cultive très bien à l’intérieur.  En lui donnant les bons soins, vous obtiendrez une floraison, des fruits et il produira également ses drageons ou bébés.

 ‘Musa acuminata Cavendish’  nain.

 

 

Bananier ‘Red Tiger’ – Photo : urbanperennials.com

Bananier ‘Siam Ruby Red’ – Photo : wellspringgardens.com

Bananier panaché ‘Zebrina Rojo’ – Photo : zulily.com 

Bananier ‘Musa x Paradisiac Ae-Ae’ . Ce bananier est plus difficile à trouver. Croissante lente et il est fragile aux brûlures du soleil- Photo : tennesseetropicals.com 

Conclusion

Parce que le bananier ornemental est populaire, vous serez surpris par les nombreuses variétés offertes. Élégant et exotique, il rehausse à merveille votre décor estival. Vous les trouvez facilement en jardinerie et même dans certaines grandes surfaces. Il vous est possible de profiter durant plusieurs années d’un majestueux bananier. De plus, s’il est bien nourri, il vous garantira une nombreuse descendance ce qui vous permettra de le renouveler s’il cassait au vent ou encore de l’offrir en cadeau.

Ses origines : 
Le bananier est originaire du sud-est de l’Asie et il a été introduit en Amérique. Il appartient à la famille des Musaceae et il est parent avec l’oiseau de paradis (‘Strelitzia’) de même qu’avec les ‘Cannas‘.

 

Prenez soin de vos plantes pour qu’elles prennent soin de vous !

 

Cet article vous a plu ? Merci de le partager avec vos amis. ♥♥♥

 

Bon jardinage!

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