Il y a un plaisir simple à mordre dans une tomate encore chaude de soleil, cueillie et mangée sur place.

Depuis quelques années et devant la popularité toujours croissante du potager urbain, les semenciers offrent maintenant un bon assortiment de légumes miniatures. Non seulement ces mini légumes conviennent aux petites mains des enfants, mais les plants occupent moins d’espace. La récolte est abondante, ils sont savoureux et le temps de culture est souvent plus court. Plusieurs jardineries offrent un bon choix déjà en pots de ces légumes miniatures ou encore, vous les trouverez en sachets de semences bio. J’ai testé et aimé plusieurs d’entre eux et je suis toujours impatiente de découvrir les nouvelles introductions venant élargir les choix offerts. Non seulement ces mini légumes sont goûteux, mais ils sont absolument mignons. Si vous préférez les formats de légumes plus standard, la plupart d’entre eux se cultivent facilement en pots en excluant bien sûr les citrouilles, certaines courges, le maïs et quelques autres.

Cependant, la culture de légumes en pots peut s’avérer frustrante si vos plantes manquent de vigueur et ne produisent pas de bonnes récoltes. Plusieurs facteurs peuvent en être responsables. Les conseils suivants s’appliquent à la plupart des légumes et peuvent vous aider, vous et vos plantes, à prendre un bon départ.

Melothria scabra, variété de cornichons

L’ensoleillement.

La plupart des légumes à fruits comme la tomate, le poivron, l’aubergine ont besoin d’un minimum de 6 heures (6 à 8 idéalement) d’ensoleillement. Certains jardiniers peuvent surestimer l’ensoleillement réel de la zone choisie. Pour que vos légumes soient productifs, il vous faut une évaluation précise. Vérifiez l’emplacement toutes les heures environ, et cela tout au long de la journée pour confirmer pendant combien de temps le soleil frappe directement l’endroit où vous souhaitez installer votre potager en pots. Vous serez alors en mesure de faire des choix judicieux et d’obtenir les résultats souhaités.

La mi-ombre

Toutefois, il n’est pas donné à tous de bénéficier du bon nombre d’heures d’ensoleillement. Plusieurs légumes et fines herbes donnent de bonnes récoltes dans une situation moins privilégiée. Cependant, entre 4 et 6 heures de soleil ou de lumière vive sont nécessaires. Parmi eux, certains préfèrent la fraîcheur. Les laitues, l’épinard, le mesclun, la mizuna, la roquette, le kale, la bette à carde, les radis. D’autres auront une croissance moins rapide, mais vous aurez de très bons résultats : la betterave, la carotte, le panais, le poireau, la pomme de terre, la rabiole et le rutabaga. Il y en a d’autres qui acceptent la mi-ombre, mais leur culture est plus exigeante et je préfère ne pas vous envoyer vers ces choix surtout si vous débutez en jardinage.

Les fines herbes

Pour ce qui est des fines herbes, la mi-ombre convient au cerfeuil, la coriandre, l’estragon, la mélisse, la menthe, le persil, la verveine citronnelle. Faites des essais d’autres plantes aromatiques comme le romarin et l’origan doré. Le basilic supporte mal le soleil brûlant entre midi et 16 heures. S’il reçoit le soleil du matin ou celui de la fin d’après-midi, il sera très heureux dans une situation moins brûlante. N’oubliez pas de vérifier régulièrement votre basilic, car c’est un gros buveur. 

De belles tomates rougies au soleil

Et, la tomate ?

Y aurait-il un truc ? Malheureusement non ! Cependant, faites l’essai d’un ou deux plants. Par exemple, un plant de tomates cerises (vraiment productif) et un plant standard. C’est la seule façon pour vous d’évaluer ce qu’il en est réellement. Par contre, ne croyez pas que d’augmenter la quantité d’engrais vous donnera les résultats souhaités. Pour que l’engrais puisse être bien assimilé par la plante, celle-ci doit être en mesure de faire sa photosynthèse.

Le manque de soleil

La photosynthèse est possible grâce à la lumière du soleil. Certaines plantes demandent à passer moins de temps sous les rayons du soleil pour faire ce travail, mais les tomates, poivrons et aubergines ont besoin d’une longue exposition. Si votre quantité de lumière est inférieure à ses besoins, vous découvrirez que la plante fera tout de même des fleurs et formera des fruits. Mais, en cours de croissance, votre plant de tomate réalisant que la lumière est insuffisante laissera tomber une partie de ses fruits pour ne conserver que ceux qu’il peut mener à terme. À la fin de la saison, il est aussi probable que les tomates n’arrivent pas à compléter leur mûrissement (rougissement). Vous pourrez alors les placer en bordure d’une fenêtre. Si au contraire vous obtenez de meilleurs résultats que ceux que je viens de décrire, dites-vous que vos possibilités de culture sont meilleures que vous ne le pensiez au départ.

Récolte de légumes frais

Choisir le bon format de pot

Cultiver ses légumes en pots peut rapidement devenir une corvée si le format choisi est trop petit. Le terreau s’assèchera trop rapidement, surtout lorsque votre plante prendra du volume. Vous pouvez utiliser presque n’importe quoi comme bac de jardinage, pourvu qu’il soit suffisamment grand, qu’il permette un bon drainage et qu’il soit fabriqué dans un matériau sûr pour les aliments. Gardez à l’esprit que plus votre pot est grand, plus votre potager sera facile à entretenir. Il y aura suffisamment de terre dans vos pots pour qu’elle conserve plus longtemps l’humidité. En général, je vous recommande de ne pas vous embêtez pas avec des contenants de moins de 30 cm de diamètre. De plus, si vous cultivez en plein soleil, évitez les contenants de métal. Ils deviennent brûlants et doivent être arrosés fréquemment au risque de faire «cuire» vos racines.

Contenants intéressants

Les boites à fleurs sont un très bon choix. Leur forme rectiligne utilise efficacement l’espace que vous avez. Elles peuvent être accrochées aux fenêtres, s’appuyer au mur ou contre la rambarde d’un balcon. Comme elles manquent souvent de profondeur, cultivez-y des légumes feuilles comme la laitue, l’épinard, le mesclun ou encore les betteraves, les rabioles, les oignons, l’échalote ou les radis. Ces légumes ne pénètrent pas profondément dans le sol contrairement à la carotte ou au panais. La plupart des fines herbes s’y trouvent également à l’aise à la condition de laisser suffisamment d’espace entre les plants.

Les pots en tissus sont un excellent choix. Ils sont offerts en plusieurs formats. Faits d’un matériau résistant et perméable, ils permettent aux racines de respirer et à l’eau de s’égoutter. Ces pots sont faciles à déplacer, ils se nettoient bien en fin de saison et sont pliables. Ils occupent peu d’espace de rangement. Durables, vous pourrez les utiliser pendant plusieurs années.

Un bon drainage

Dès que vous avez configuré votre espace et choisi les contenants dont vous aurez besoin, assurez-vous que chacun de vos pots possède des trous de drainage pour laisser s’égoutter l’eau d’arrosage. Des racines qui pataugent dans l’eau sont vouées à la pourriture. N’oubliez pas de prévoir des soucoupes pour récupérer cette eau !

Un terreau de qualité

Un terreau de qualité est important pour la culture de vos légumes en pots. Les terreaux vendus pour cet usage sont des mélanges légers préparés pour éviter la compaction et assurer un bon drainage. Ils contiennent de la matière nutritive, de la mousse de tourbe qui aide à maintenir le taux d’humidité et de la perlite qui retarde le tassement du sol et lui permet de respirer. Ajoutez un compost de qualité à votre terreau. N’utilisez pas la terre de votre jardin. Elle n’est pas prévue pour une culture en contenants. Elle se tassera rapidement et ne drainera pas l’eau correctement.

Des engrais naturels

Cultivés dans un volume de terre réduit, vos légumes épuiseront rapidement leur source de nourriture. Au moment de planter ou semer vos différents choix de légumes, mélangez un engrais naturel certifié bio à votre sol. Cela peut être un engrais granulaire à base de fumier de poules et de coquilles d’œufs ou encore des algues marines. Informez-vous au moment de faire vos achats. Les engrais certifiés bio vous garantissent des légumes santé sans trace de produits chimiques.

Potager en escalier

Un arrosage adéquat

De nombreuses plantes potagères, comme les tomates, ont besoin de beaucoup d’eau. Depuis quelques années maintenant nous connaissons de longues périodes de canicules, des journées venteuses qui déshydratent les plantes et nous devons aussi conjuguer avec la règlementation des municipalités qui, désireuses de protéger la ressource d’eau potable, restreint l’arrosage en période de sécheresse. Votre objectif est de réussir à maintenir un sol uniformément frais, mais pas détrempé et de vous ajuster aux différentes contraintes.

Le défi de l’arrosage

Avant d’arroser, vérifier toujours l’état de votre sol. En période de fortes chaleurs, le feuillage de beaucoup de plantes s’affaisse sous l’effet de l’air chaud sans que ce soit un stress en eau. Pour savoir si vos plantes ont besoin d’être arrosées, enfoncez votre doigt dans le sol sur une bonne profondeur ou utilisez un petit humidimètre que vous trouverez chez les fournisseurs de produits horticoles. Si le sol semble sec, ajoutez la quantité d’eau nécessaire. Au plus fort de l’été, vous aurez probablement besoin d’arroser au moins deux fois par jour. C’est souvent l’aspect le plus critique et le plus exigeant en matière d’entretien du jardinage en pots.

Restez à l’affût des insectes et des maladies

C’est au mois de juillet que le taux d’humidité de l’air devient très élevé et l’on voit apparaître sur les plantes différentes maladies cryptogamiques, c’est-à-dire les maladies à champignons. Celle que l’on remarque le plus est l’oïdium, communément appelé «le blanc». L’oïdium recouvre d’un feutre blanc le feuillage de plusieurs plantes potagères. Ce champignon se répand rapidement et détruit progressivement le feuillage de la plante et réduit le rendement et la qualité de votre production de légumes.

Prévention des maladies

Vous pouvez réduire les risques de maladies en évitant de mouiller vos feuillages au moment de l’arrosage. C’est le système racinaire qui abreuve la plante en eau, pas le feuillage. Réservez votre eau pour l’arrosage du sol. En juillet, vos plants ont pris du volume dans leur pot. L’air entre eux circule moins bien et le feuillage met du temps à sécher complètement. Si vous tenez à arroser vos feuilles, faites-le le matin afin de vous assurer qu’elles passeront la nuit au sec.

Inspection minutieuse

Le jardinage en pots n’exclut pas la présence d’insectes nuisibles. Faites une inspection régulière de vos plantes. Les œufs sont sous les feuilles et le plus souvent en dessous de celles situées aux extrémités des tiges. Vérifiez aussi les fleurs et les tiges. Utilisez une petite loupe au besoin.

Les fleurs de tagètes sont comestibles et répulsives pour bien des insectes nuisibles

Cultivez des fleurs comestibles

Pour attirer les pollinisateurs et pour accompagner vos plants de légumes, ajoutez quelques fleurs annuelles comestibles. Elles viendront colorer votre décor et vos assiettes. Voici quelques suggestions : le bégonia, la bourrache, la capucine, l’impatiente, le muflier, le pélargonium (géranium), le pissenlit, le souci (calendula) et le tagète.

En conclusion

Il y a une réelle fierté à récolter ses propres légumes ! Au plaisir de les déguster pour soi et en famille s’ajoute celui de pouvoir en offrir aux amis et bien sûr aux voisins «sympathiques» !

Bon jardinage et bonne récolte !