La Mésange bicolore s’installe au Québec

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Une nouvelle venue, tout à fait charmante, s’est jointe à nos oiseaux. Elle passe même l’hiver parmi nous !

C’est la Mésange bicolore ou huppée. Vous êtes peut-être parmi les chanceux ayant eu la surprise de l’apercevoir.

L’arrivée de ce petit oiseau s’est tout d’abord faite au sud de l’Ontario. Et, depuis quelques années, il traverse au Québec pour s’y installer. Sa présence chez nous se concentre dans tout le sud de la province. Les changements climatiques y sont pour quelque chose de même que le très grand nombre de mangeoires disponibles lui permettant de se nourrir tout l’hiver.

La Mésange bicolore fréquente assidûment nos mangeoires. – Photo : Tiffany McDaniel, birdwatchingdaily.com

Elle aime les arbres de grande taille et les bosquets d’arbustes. – Photo – gooiseaux.com

Présentation

Il faut dire en commençant que ce nouvel arrivant n’a pas la couleur flamboyante du Cardinal rouge qui, lui, est maintenant connu de nous tous. Cela dit, il est par contre particulièrement attachant ! Je vous le présente.

La Mésange bicolore s’apparente à celles qui sont natives de notre pays, soit celle à tête noire et celle à tête brune. Au niveau de sa robe, le mâle et la femelle sont quasi identiques. Leur plumage est en nuances de gris clair et plus foncé. Une tache sombre orne leur front. Les flancs sont roux et tous les deux sont coiffés d’une huppe bien visible. Les yeux sont grands et très noirs.

La plus connue et indigène, c’est la Mésange à tête noire, ici sur une branche de pommetier décoratif – Photo :  depositphotos.com

La Mésange boréale ou à tête brune est aussi un oiseau indigène. Elle affectionne particulièrement les conifères et en particuliers l’épinette. –  Photo : Daniel Arndt, flickr.com

Un caractère sociable et curieux !

C’est un oiseau à l’humeur joyeuse. Son vol est rapide et son tempérament est vif. Très actif, il se déplace en sautillant d’une branche à l’autre et il fait de même lorsqu’il est au sol.

Un autre trait sympathique de son caractère est qu’elle n’est pas farouche ! Curieuse, elle explore les lieux qu’elle compte adopter et se familiarise rapidement avec ce qui l’entoure. Elle peut même être «indiscrète» et se poser sur le rebord des fenêtres pour apercevoir ce qui se passe à l’intérieur.

Facile à apprivoiser, vous n’avez qu’à placer des éclats de noix, de tournesol ou du maïs concassé dans votre main et elle viendra les chercher. (Quel bonheur !)

Mésange bicolore, ici sur une branche de Prunus cistena, ou prunier des sable en fleurs. – Photo : i.pimimg.com

Jeune Mésange bicolore. Arbore son plumage de junénile. – Photo : Stephen Wethington, birdwatchingdaily.com

Peu farouche et sociable, la Mésange bicolore se pose sans crainte sur votre main. – Photo : occasionallybirds.tumblr.com

Son habitat

La Mésange bicolore aime les grands feuillus et les bosquets d’arbustes. Pour la voir, vous ne serez pas obligé de partir en expédition puisqu’on commence à la découvrir dans les vergers, les banlieues et même dans plusieurs parcs urbains.

Mésange bicolore. Les plumes gonflées retiennent la chaleur contre son corps. – Photo : gooiseaux.ca

Un régime alimentaire très varié

Durant l’été, elle se nourrit principalement d’insectes. Ceux-ci constituent près des deux tiers de sa diète. Elle consomme chenilles, limaces, araignées, fourmis, cochenilles et bien d’autres. Tout comme les Sittelles, c’est la tête en bas qu’elle parcourt le tronc des arbres. Elle s’active à y déloger insectes et larves pour ses propres besoins ou pour ceux de ses oisillons.

Au cours de la saison froide, elle se régale de baies, de petits fruits sauvages et elle fréquente assidûment nos mangeoires. Elle s’y alimente de graines variées et de suif. Si vous avez le loisir de l’observer, vous allez remarquer que pendant un certain laps de temps elle enchaîne une suite de va-et-vient entre la mangeoire et un endroit à l’abri des regards. En fait, elle y accumule une réserve pour une utilisation ultérieure. Une fois ses provisions bien entassées, elle revient profiter du buffet comme le font les différents oiseaux.

Sittelle à poitrine rousse. Se déplaçant tête vers le bas, elle récolte les insectes dissimulés sur les troncs d’arbres. – Photo : naturecanada.ca

Toutes les nuances du plumage de la Mésange bicolore. – Photo : sharonfoc.org

Perchée sur les tiges de la vigne grimpante du bourreau des arbres (Celastrum scandens). – Phoro : depositphotos.com

Accouplement et nidification

Les Mésanges bicolores sont monogames et elles passeront leur vie ensemble. Elles s’accouplent en début d’été et la femelle pond entre 5 et 8 œufs. Le nid douillet est tapissé de mousse, de feuilles, d’écorce, d’herbe et de poils d’animaux.

Tout le long de l’incubation, le mâle se charge de nourrir sa partenaire et il poursuivra sa tâche avec l’arrivée des petits. Cependant, les oisillons seront en mesure de le faire par eux-mêmes après seulement deux semaines. Ils grandiront en restant avec leurs parents une partie de l’été. Si la saison est favorable, la femelle pourra pondre à nouveau. Les jeunes de la première couvée aideront à soigner et protéger la deuxième nichée.

Les juvéniles atteignent leur maturité sexuelle à l’âge d’un an.

Le couple de Mésanges bicolores est lié pour la vie. – Photo : wallpaperabyss.com

Le nombre d’oeufs peut varier de 3 à 8. Pendant que la femmelle couve, le mâle apporte la nourriture. – Photo : vandervelden

Les oisillons sont nés depuis peu. Les deux parents s’occupent de les nourrir. – Photo : horsingaroundathome.com

Cet oisillon est un peu plus âgé mais, il ne pèse encore que quelques grammes. – Photos : site.tufts.edu

Conclusion

De par son comportement et sa diète variée, la Mésange bicolore est des plus bénéfiques dans notre environnement. Elle se révèle être un bel ajout dans le répertoire de nos oiseaux. Aidons-la à s’installer de façon durable en réduisant au maximum l’usage des pesticides.

Le territoire occupé par cette Mésange est vaste et se répartit dans tout l’est de l’Amérique. On la retrouve même en Floride. Sa montée graduelle vers le Nord lui a finalement permis de traverser nos frontières. Pour l’instant, on peut affirmer que la progression de sa population est loin d’être foudroyante mais, elle continue d’augmenter.

Je vous suggère ce lien vous donnant la possibilité de vous familiariser avec son chant. Si dans un temps prochain vous reconnaissez ses petites turlutes, vous aurez l’assurance de sa présence sur votre terrain ou dans votre voisinage immédiat.

https://www.youtube.com/watch?v=zcQOEMxYUMU

 

 

 

Petite Mésange bicolore fixée sur les branches d’un cornouiller à bois rouge. – Photo : Judy Genovese

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Bonne écoute et bonne observation !

 

*Photo d’entête : Mésange bicolore, britanica.com

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