L’Échinacée – l’étoile des jardins

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Il y a rarement eu une plante ornementale dont l’étoile s’est élevée aussi vite ! Depuis plusieurs années, au moins 5 nouveaux cultivars et même plus sont lancés chaque année.

Native du continent nord-américain.

L’échinacée est avant tout une de nos belles plantes indigènes. Elle fait partie de la famille des marguerites et des tournesols (Astéracées). Originaire de l’Est du continent et surtout des plaines américaines et de celles du sud du Canada, cette belle ‘marguerite’ rose n’a toutefois pas franchi les montagnes Rocheuses pour s’implanter dans l’Ouest.

Sa conquête de l’Europe

Pour ce qui est de sa présence en Europe, c’est grâce à un pasteur britannique, installé aux États-Unis, que des semences furent envoyées au Jardin botanique de Londres. Et par la suite, forte de ses nombreuses qualités, elle a su conquérir l’ensemble du continent.

Ses points forts

C’est une excellente plante à fleurs pour les jardiniers et elle a beaucoup à offrir. Assez facile à cultiver, elle tolère aussi bien les grandes chaleurs que le froid mordant de nos hivers. Fleurissant sur des tiges robustes, elle résiste au vent. Une fois bien enracinée, elle accepte un certain degré de sécheresse.

L’échinacée s’adapte à peu près à tous les types de sols, à condition que celui-ci soit très bien drainé. Sa floraison est abondante et, si vous supprimez les fleurs fanées, elle refleurit tout l’été jusqu’à tard l’automne.

Papillon Coliade du trèfle Photo : butterfliesandmoths.org

Papillon azuré – Photo : insects-wallpapers.com

Papillon Vulcain – Photo: baumschule-horstmann.de

Sphynx colibri – Photo : owlcation.com

Un aimant pour les pollinisateurs

Recherchée par les pollinisateurs et les papillons pour son nectar et son pollen, elle est également fréquentée par les colibris. Dès l’automne, ce sont les oiseaux granivores et principalement le chardonneret qui prélèvent son abondante production de graines.

Fleurs fanées

En prélevant les fleurs fanées, non seulement vous ‘nettoyez’ votre jardin, mais vous stimulez la plante à produire de nouvelles fleurs. Chaque nouvelle floraison prolonge la récolte de pollen et de nectar chez les pollinisateurs.

Bourdon au travail – Photo : Willi Timm, photocommunity.com

Abeille ouvrière – Photo : dickinsoncountyconservationboard.com

Papillon Monarque – Photo : Wane, i.pinimg.com

Papillon tigré de l’Est – Photo  Smithsonian Magazine. 

Fin de saison

Par contre, en début d’automne, ne supprimez plus rien. Laissez les cônes de l’échinacée produire leurs graines. Ils seront un généreux garde-manger pour la faune ailée.

Si vous trouvez que cela donne l’allure négligée à votre jardin, retirez simplement les pétales fanés, mais conservez les gros cônes. Ils créent un effet graphique et ils sont magnifiques, parés de bordeaux, d’orange ou de doré. Vous pouvez également les laisser en place tout l’hiver pour nourrir les oiseaux ou en prélever une partie pour la confection de bouquets de fleurs séchés.

Chardonneret jaune, mâle – Photo : audubon.org

Ses valeurs thérapeutiques

Ce sont les gens des Premières Nations, qui l’ayant toujours utilisé dans leur pharmacopée, nous firent connaître les vertus thérapeutiques de l’échinacée. Au Canada, ce sont principalement les 3 provinces des Prairies et surtout l’Alberta, qui produit intensivement l’échinacée indigène. Elle est 100 % biologique et elle sert à la fabrication des suppléments naturels que nous connaissons tous.

Échinacée, phytothérapie – Photo : margo555, depositphotos.com

Sa culture dans nos jardins

Quelles sont les meilleures conditions à offrir pour maintenir mes échinacées vigoureuses et florifères ?

Six heures et plus d’ensoleillement, un sol bien drainé, léger et nutritif et un espacement suffisant. L’échinacée n’aime pas être coincée ni être en concurrence permanente avec ses voisines.

Au moment de vos achats, ne vous contentez pas de regarder uniquement la hauteur à maturité, prenez note également de sa largeur. Si la variété choisie fait 60 cm (2 pi) en largeur, en partant du centre de votre plante, calculez qu’elle aura besoin d’un minimum de 30 cm (12 po) de chaque côté et tout le tour.

Si l’ensoleillement est moins que 6 heures, elle fleurira tout de même, mais tout sera en moins. Moins de fleurs, celles-ci seront moins grandes et la durée de floraison sera plus courte.

Compost et engrais

Au moment de la plantation, assouplissez votre sol et ajoutez un peu de compost. Saupoudrez ensuite les racines de votre échinacée avec de la mycorhize, champignons naturels bénéfiques à la plante et au sol.

Déposez votre plante dans son trou, à la même profondeur qu’elle avait dans son pot. Pressez doucement la terre et arrosez bien, sans détremper le sol. Les deux premières années, il est important, afin de favoriser un bon enracinement, qu’elle ne manque pas d’eau. Un ajout de paillis prolongera la fraîcheur du sol en limitant l’évaporation.

Compost frais – Photo : oregonlive.com

Paillis naturel – Photo : kleinanzeigen.de

Quand doit-on les diviser ?

L’échinacée est plutôt lente à s’implanter. C’est à son troisième été qu’elle donne le meilleur d’elle-même. Si vous n’avez pas à la déplacer, vous pouvez attendre qu’elle commence à être moins florifère ou que son centre soit moins productif.

Elle peut être divisée au printemps ou en début d’automne. Personnellement, je préfère le printemps alors que la plante libère le maximum d’énergie. La reprise est plus rapide. Pour une division ou un déplacement, travaillez avec des outils bien affûtés et bien désinfectés. Essayez de compléter votre travail dans la même journée. L’échinacée n’aime pas être chambardée.

 

L’entretien

Chaque année, au printemps ou à l’automne, incorporez une mince couche (une poignée) d’un compost de qualité autour du pied de votre plante.

Choisissez un engrais à libération lente et 100 % biologique. Au printemps, vous le mélangez aux premiers centimètres de votre terre.

La valeur d’un engrais naturel et biologique est la préservation de la faune bactérienne essentielle à votre sol. De plus, en pénétrant graduellement dans la terre par l’eau d’arrosage ou de pluie, il n’affectera pas la qualité de la nappe phréatique.

Finalement, comme les pétales de l’échinacée sont comestibles, vous pourrez les ajouter sans crainte à vos plats cuisinés.

Ravageurs et maladies

En général, elle est assez peu attaquée et les chevreuils l’ignorent. Cependant, au printemps, surtout s’il est pluvieux, les limaces raffolent des jeunes pousses.
Les scarabées japonais ne l’épargnent pas et, si vous dépassez la dose d’engrais recommandée, les pucerons s’inviteront.

En prenant de l’âge, certaines variétés deviennent vulnérables à l’oïdium, communément appelé ‘le blanc’. Cette maladie se manifestera par des taches blanches et poudreuses sur toute la plante. Elle apparaît surtout lorsque l’air est saturé en humidité. Évitez d’arroser vos feuillages.

Nouveauté 2023– Série Color Coded – ‘One in a Melon’ – Photo : Avec l’aimable autorisation de Proven Winners – www.provenwinners.com.

Nouveauté 2023 – Série Color Coded – ‘Rapsberry Beret’ – Photo : Avec l’aimable autorisation de Proven Winners – www.provenwinners.com.

Les pollinisateurs — leurs préférences.

Tout d’abord, j’aimerais attirer votre attention sur le fait que vous ne verrez jamais un insecte ‘bénéfique’ et pollinisateur, butiner sur les pétales d’une fleur. Ils se dirigent toujours vers le cœur, le centre de la fleur, là où sont stockés pollen et nectar.

La partie la plus importante d’une échinacée est le cône central. Si vous pouviez le voir au microscope, vous y apercevriez entre 200 et 300 petits fleurons fertiles, serrés les uns contre les autres. Chacun d’entre eux est une fleur complète qui attend d’être fécondée. Ce cône central est entouré par un bel anneau de pétales colorés.

Les pétales sont aussi des fleurons, mais ils sont totalement stériles. Leur utilité et leur but sont de présenter leurs couleurs vives afin d’attirer l’attention et la visite des pollinisateurs. Et, c’est avec les fleurons fertiles du cône que la pollinisation se fera.

Pensez à la fleur du tournesol. Ces deux fleurs appartiennent à la même famille. Son cœur immense est composé d’environ 2 000 fleurons qui, une fois fécondés, donneront une grande quantité de graines nutritives.

Les nombreuses variétés d’échinacées

Pendant de nombreuses années, l’Echinacea purpurea, ou grande ‘marguerite’ rose, était l’unique représentante que l’on voyait au jardin. Peu manipulée génétiquement, elle conservait les caractéristiques principales de la plante indigène. Puis, les sélectionneurs ornementaux ont fait sauter le couvercle.

Depuis, c’est l’affluence de variétés, une explosion de couleurs et de formes. Plusieurs de ces nouveaux cultivars n’ont plus aucune ressemblance avec les plantes d’origine.

Colibri, Échinacée purpurea – Photo : cloversgardenchicago.com

Comment les pollinisateurs, les papillons et les oiseaux réagissent-ils ?

Ces nouvelles variétés, le plus souvent très belles, sont beaucoup plus ornementales qu’écologiques. Pour obtenir une fleur double ou un pompon, on doit utiliser le cœur de la fleur pour y créer des pétales supplémentaires (et stériles).

Les services écologiques que la fleur pouvait offrir aux populations d’insectes et d’oiseaux s’en trouvent donc diminués. Le cœur, en partie amputé, produit moins de pollen, moins de nectar et généralement moins de graines.

Un grand jardin d’essais

Un imposant jardin botanique du Delaware, le Mt Cuba Center, se particularise par la culture et la protection des plantes indigènes du médio-atlantique. Ce grand jardin thématique est également un centre de recherche et de formation spécialisée.

En 2020, il a achevé un essai pluriannuel d’échinacées, comparant 75 types d’échinacées. Parmi les critères de classification, il y avait une ‘enquête’ portant sur les pollinisateurs. Il s’agissait d’établir le décompte des visites journalières effectuées par les différents insectes et les papillons. On pouvait ainsi déterminer les échinacées les plus attrayantes pour eux, celles qui avaient une valeur écologique importante.

Ils ne furent pas étonnés lorsque les résultats montrèrent que les cultivars les plus visités descendaient de l’Echinacea purpurea ou des variétés sur lesquelles il y avait eu très peu d’interventions humaines. Et, sans surprise, aucune forme à fleurs doubles n’a même obtenu une mention honorable.

 

Les variétés préférées des pollinisateurs et des papillons.

Le présent tableau donne les 15 variétés les plus visitées par les pollinisateurs, papillons et oiseaux. Cette étude a duré 3 ans.
Ces variétés sont toutes disponibles. Selon les jardineries de votre région, vous trouverez facilement plusieurs d’entre elles.

 

Echinacea -Report Research – p : 21 – Photo : mtcubacenter.org

Échinacée purpurea ‘Ruby Star’ – Classée au 3ième rang  Photo : willowaynurseries.com

Échinacée ‘Fragrant Angel’ – Classée au premier rang. Photo : terranovanurseries.com

Échinacée Série Sombrero ‘Baja Burgundy’ – Classée au 6ième rang – Photo : provenwinners.com

Échinacée Série Sombrero ‘Adobe Orange’ – Classée au 11ième rang – Photo : terranovanurseries.com

À savoir :

Il existe 9 espèces différentes d’échinacées indigènes. Elles fleurissent dans différents tons de rose sauf une, l’Echinacea paradoxa, qui est d’un jaune canari. C’est en modifiant la génétique de cette dernière que l’on obtint les couleurs orange, rouge et jaune.

Les espèces ‘sauvages’ poussant dans l’est du continent atteignent 1,20 m de hauteur et celles des Prairies ont environ 90 cm. Dans son milieu naturel, une échinacée peut vivre jusqu’à 40 ans.

Il en va autrement dans nos jardins. Les nouvelles variétés, produites en laboratoire par clonage à partir d’une culture tissulaire, ont une courte durée de vie. Celles obtenues par semences vivent plus longtemps.

En conclusion

Le mot ‘nouveauté’ ne s’associe pas inmanquablement à ‘meilleur’. Donc, avant de magasiner, vous avez une décision à prendre : plantez-vous un jardin de pollinisateurs ou voulez-vous simplement une floraison en plein été pour une consommation visuelle ?

En choisissant bien, vous pouvez avoir les deux tout en contribuant au soutien de la biodiversité.

 

À noter : c’est sur la page de ‘Jardiner en couleurs’ (Facebook), que vous trouverez, en complément au présent article, des informations sur l’échinacée 2023 de Proven Winners ainsi que les couleurs tendance de la saison.

 

https://www.facebook.com/jardinerencouleurs

 

Bon jardinage!

Si cet article vous a été utile, Jardiner en couleurs vous remercie de le partager.

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