Verge d’Or – l’abondance de ses ressources.

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Cette belle indigène est tellement répandue que pour plusieurs elle est tout ce qu’il y a de plus banal. Pour d’autres, elle annonce la fin de l’été.

Pourtant, la verge d’or (Solidago spp) est loin d’être une fleur de second plan ! Elle détient un véritable trésor de richesses qu’elle partage avec tous ceux qui veulent en profiter.

Certains la considèrent comme une envahissante. Je dois dire que les variétés dites « sauvages » s’étendent rapidement. Si vous prélevez un plant dans un champ, elle gambadera à travers vos plates-bandes.
Cependant, en vous procurant les nouveaux hybrides horticoles, disponibles en jardinerie, vous éviterez cette déception.

Papillon Monarque recherche le nectar de la verge d’or – Photo: Etsy.ca

Papillon tigré visite régulièrement cette fleur de fin d’été – Photo: depositphotos.com

Papillon Vulcain prélevant le nectar de la verge d’or – depositphotos.com

Une ressource indispensable pour nos pollinisateurs

Parce qu’elle est particulièrement riche en nectar et en pollen, elle représente un maillon important dans la chaîne alimentaire des insectes bénéfiques, des oiseaux insectivores et granivores.

Tout un univers bourdonnant se donne rendez-vous sur les fleurs de la verge d’or. On peut y voir abeilles, bourdons, syrphes, guêpes, papillons, dont les Monarques, coccinelles et bien d’autres.

Bourdon qui prélève pollen et nectar – Photo : depositphotos.com

Coccinelle à la recherche de nourriture  Photo : jumpstory.com

Syrphe insecte bénéfique – Photo : jumpstory.com

Un rendez-vous pour les oiseaux

Quant aux oiseaux, le colibri, particulièrement gourmand du nectar de la verge d’or, la fréquente de façon régulière. Puis, il y a les oiseaux insectivores qui y trouvent leur repas et les oiseaux granivores qui viendront lui soutirer son abondante production de graines.

Parmi eux, nombreux sont ceux qui se préparent pour la grande migration vers le Sud. Pensez aux papillons Monarque ainsi qu’aux colibris ! Cette fleur fournit un pollen riche en protéines. Il apporte une partie de l’énergie dont ces voyageurs auront besoin pour leur long parcours.

Le colibri est un visiteur assidu – Photo : wallhere.com

Regroupement de Monarques se nourrissant de nectar – Photo : depositphotos.com

Miel et pollen en réserve pour l’hiver des abeilles

Les abeilles récoltent le pollen de la verge d’or pour le stocker comme provision dans leur ruche. Cette ressource protéinée contribuera à assurer leur survie durant l’hiver.

Parce que les apiculteurs sont étroitement liés à leurs butineuses, ils se préoccupent de diversifier les menus offerts à leurs abeilles. De nombreuses ruches sont installées dans les champs débordant de cette fleur. Le miel obtenu a un goût riche aux savoureuses notes florales. Vous pouvez facilement vous le procurer dans une grand nombre d’épiceries.

Abeille portant ses corbeilles de pollen accrochées à ses pattes – Photo  Bill Damon, Flickr

Miel au goût riche et à saveur floral – Photo : jumpstory.com

Le duo fruits et verges d’or

Puisqu’elle est très recherchée par les insectes bénéfiques, plusieurs producteurs de fruits, dans les vergers, ou de petits fruits, dans les champs, s’entourent de ses fleurs jaune-or. Sa présence près de leurs cultures assure ainsi une bonne pollinisation de leurs plantations et garantit une généreuse récolte de fruits.

Huiles essentielles de la verge d’or sont utilisées en herboristerie et en phytothérapie                                      Photo : depositphotos.com

Ses bienfaits comme plante médicinale

Utilisée en herboristerie, la verge d’or du Canada (Solidago canadensis) contient de nombreux composés actifs. Elle possède des propriétés anti-inflammatoire, antiseptique et antifongique.

De plus, les gens des Premières Nations, premiers écologistes de notre pays, s’en servent pour la cicatrisation des plaies, les maux de gorge, la fièvre et pour bien d’autres soins.

Pigments de la verge d’or utilisés pour l’obtention de teintures naturelles et écologiques – Photo : Etsy.ca

Des teintures naturelles et écologiques

Les artisans son créatifs et utilisent les méthodes traditionnelles afin de nous offrir toute une gamme de produits uniques et originaux. Pour plusieurs d’entre eux, cette plante est considérée comme un incontournable. Elle contient des pigments permettant d’obtenir de belles teintures naturelles. On dit que la verge d’or est tinctoriale, ce qui signifie qui sert à teindre. Il en résulte une palette de couleurs aux nuances d’orangé, de jaune et de vert.

Un accueil chaleureux à l’étranger.

Jusqu’à récemment, les jardiniers nord-américains ne souhaitaient pas inviter cette « mauvaise herbe » dans leur aménagement. Pourtant, en Europe, la verge d’or a reçu un accueil chaleureux. Elle est présentée comme « plante ornementale ».

Son rôle important dans le maintien de la biodiversité a incité plusieurs hybrideurs à créer de nouvelles variétés plus compactes et moins compétitives que l’espèce indigène. Ces variétés horticoles se trouvent en jardinerie et s’intègrent dans les massifs naturels conçus pour papillons et pollinisateurs.

Culture de la verge d’or

Commençons par dire que la verge d’or est peu exigeante et facile à cultiver. Elle aime le soleil et peut tolérer quelques heures de mi-ombre. Elle s’implante dans un sol ordinaire à la condition que celui-ci soit bien drainé. Par contre, si la terre est particulièrement pauvre, ajoutez du compost au moment de la plantation.

Même si elle réclame peu de soin, durant de son premier été dans votre jardin et afin de l’aider à s’implanter, maintenez son sol frais sans pour autant le détremper. Par la suite, vous constaterez sa résistance à la sécheresse.

Quant à la fertilisation, elle n’est généralement pas nécessaire. Trop d’engrais provoque une croissance « verte » excessive et vos verges d’or auront tendance à s’écraser et à produire moins de fleurs. Incorporer une mince couche de compost au printemps est nettement suffisant.

Variété horticole de verge d’or : Solidago rugosa ‘Fireworks’  Photo :  Inland Bays Garden Center

Limiter son étalement

Une façon de contrôler son étalement est de la diviser tous les trois ans. De plus, coupez les fleurs avant qu’elles soient complètement fanées et que les inflorescences deviennent mousseuses. Vous les empêcherez ainsi de répandre leurs graines.

Il est intéressant de souligner sa couleur jaune-or est particulièrement mise en valeur lorsqu’elle est associée à des fleurs de couleur bleu ou violet.

Verge d’or à fleurs blanches – Photo : Eric Hunt (CC BY-SA 4.0) Wikipedia

Une variété à fleurs blanches

Il existe une verge d’or indigène à fleurs blanches, Solidago ptarmicoides. Très différente, elle ressemble plutôt à un plant de toutes petites marguerites.

Ravissante et délicate, elle peut porter jusqu’à une cinquantaine de fleurs. Sa hauteur varie entre 25-40 cm (9-16 po). Même si elle est plus rare, on peut la voir dans les champs et les zones ouvertes exposées au soleil. Sa culture est la même sauf qu’elle préfère un sol assez sablonneux.

Son pollen est lourd et collant – Photo: Andrey Zharkikh (CC BY 2.0) Wikipedia

Est-ce une plante allergène?

Contrairement à certaines croyances populaires, elle ne cause pas le rhume des foins. En vérité, c’est l’herbe à poux qui serait responsable de cette fausse rumeur. L’herbe à poux prospère aux mêmes endroits et dans des conditions similaires de culture. De plus, toutes les deux commencent leur floraison au même moment !

Pour qu’une plante soit allergène, le pollen doit être véhiculé par le vent. C’est le cas de l’herbe à poux. Par contre, celui de la verge d’or est lourd, collant et reste fixé sur les fleurs et il sera récolté par les pollinisateurs.

Une approche différente

Il faut dire que même si les jardiniers ne font pas encore la queue pour se procurer les nouveaux cultivars de la verge d’or, on peut affirmer que le vent tourne en sa faveur.

À cause de son rôle protecteur de la biodiversité, elle compte maintenant parmi des fleurs intégrées dans les aménagement d’espaces naturels et écologiques. Si vous souhaitez l’inclure dans vos plates-bandes, il vaut la peine de faire la tournée des jardineries, car les variétés offertes diffèrent d’un endroit à l’autre.

L’urgence de nourrir la Reine bourdon au printemps – Photo : Luc.T from Buggenhout, België

Conclusion

En avril dernier, je publiais un article mettant en lumière le lien étroit unissant le pissenlit (Taxacum officinale) et les jeunes reines bourdons. Au printemps, ces reines sont les seules survivantes de colonie qui se sont éteintes à l’automne précédent. Elles sortent de leur hibernation en avril, au moment où il n’y a aucune nourriture sauf les chatons de saule et le pissenlit. Comme pour les autres pollinisateurs, la survie du bourdon est menacée. Récemment, les médias ont incité les citoyens à patienter avant de tondre le gazon et ses pissenlits. Cette fleur, malheureusement impopulaire, est un autre exemple démontrant le lien étroit qui unit une autre de nos plantes indigènes aux insectes bénéfiques.

Par bonheur, le regard porté sur ces plantes se modifie grâce à une meilleure connaissance du rôle important que ces « fleurs sauvages » jouent dans le maintien de cette biodiversité dont nous faisons partie ! Donner un coup de pouce à la nature c’est soutenir notre environnement et coopérer à notre survie.

♥ Si vous avez aimé cet article, je vous remercie de le partager et de participer à faire connaître Jardiner en couleurs.

 

Bonne fin d’été à tous!

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