La Stévia (stévia rebaudiana) est une jolie plante herbacée qui appartient à la famille des Astéracées tout comme l’estragon, le gerbera ou le tournesol. Elle est originaire d’Amérique du Sud, plus précisément du Paraguay. Les Indiens Guarani d’Amérique du Sud ajoutaient à leurs infusions de plantes des feuilles de Stévia pour les adoucir. Au Brésil et au Paraguay, on les utilise depuis des siècles en cuisine. Ses feuilles sont en général 10-15 fois plus sucrées que le sucre de table. De plus, elle fait partie de la pharmacopée traditionnelle.
Description
Cette plante a l’apparence d’un petit arbuste qui atteint 60 à 80 cm (24 à 32 po) de hauteur et 35 à 40 cm (14 à 16 po) de large. Ses feuilles ovales finement dentées sont d’un beau vert. Originaire d’un climat subtropical, la Stévia accepte tout de même notre climat tempéré. Toutefois dès les premières nuits froides de la fin d’été (15 °C et moins) il faut la mettre à l’abri pour la nuit ou la couvrir si elle se trouve au jardin.
Jeunes plants de Stevia rebaudiana – Photo : exotic-seeds.store.ro
Feuillage denté du Stévia rebaudiana. – – Photo : blackgold.bz
Ses besoins
La « plante à sucre » ou « feuille bonbon » aime le soleil et supporte quelques heures de mi-ombre. De plus, son sol doit demeurer frais en permanence. Comme elle pousse au soleil, couvrez son pied d’un épais paillis afin de limiter l’évaporation.
Si vous avez choisi une culture en pot, laissez votre contenant dans votre champ de vision puisqu’elle s’asséchera beaucoup plus rapidement. Cultivée en pleine terre, elle a besoin d’une bonne circulation d’air autour d’elle. Espacez les plants de 25 à 30 cm (10 à 12 po).
Elle est peu concernée par les insectes et les maladies. Ses pires ennemis sont le manque de soleil et les arrosages inadéquats. La Stévia fane rapidement si elle manque d’eau. Elle prendra quelques heures à s’en remettre. Si l’arrosage inapproprié est à répétition, elle vous lâchera. Il ne s’agit pas de la noyer (pourriture), mais bien de suivre ses besoins qui varieront selon les températures.
La fertilisation
Si vous avez enrichi votre sol par l’ajout de compost, très peu d’engrais sera utilisé. La saveur des feuilles est davantage marquée lorsque son sol n’est pas trop riche. L’engrais biologique Acti-Sol 4-2-8 pour légumes et fines herbes est un engrais à libération lente. Utilisez le 1/3 de la dose s’il y a eu du compost et la ½ dose s’il n’y a aucun ajout au sol.
La floraison survient à la toute fin de l’été. De miniscules fleurs blanches ou crèmes. – Photo : coconat, depositphotos.com
La floraison
La période de floraison survient en toute fin d’été. Ce sont de toutes petites fleurs de couleur blanche à crème. Les fleurs se pollinisent soit par elles-mêmes à l’aide du vent, soit par des insectes. Elles ne sont pas spectaculaires et il est fortement conseillé de les retirer pour ne pas affaiblir la plante.
Les feuilles fraîches se consomment crues. Les feuilles hachées ou entières se prennent en infusions ou avec d’autres breuvages chauds. – Photo : stevia-pura.de
Récolte
Durant tout l’été, les feuilles se cueillent au fur et à mesure de vos besoins et se consomment crues, fraîches ou séchées. Le Stévia est un édulcorant naturel qui a l’avantage de n’apporter aucune calorie. De plus, il n’a aucune influence sur l’insuline ou la glycémie, ce qui permet aux diabétiques de la consommer.
Culture dans la maison.
Si votre plante à sucre est au jardin, commencez par la tailler à environ 10 à 15 cm (4 à 6 po) du sol. Déposez vos tiges à l’ombre dans un essuie-tout humide. Divisez ensuite votre plant pour vos rempotages dans des pots, avec trous de drainage, de 15 cm (6 po). Assurez que tous vos outils et contenants sont bien désinfectés. Le terreau à utiliser est celui pour plantes tropicales ou le mélange MYKE pour les plantes d’intérieur et contenant les précieuses mycorhizes. Ne compactez pas le sol en travaillant.
En ce qui concerne les Stévias cultivées en pots, procédez de la même façon. Si votre herbe à sucre poussait déjà dans un contenant de 15 ou 20 cm (6 ou 8 po) divisez-la, car en fin de saison elle est à l’étroit, ses racines ayant colonisé tout l’espace.
Conservation des tiges coupées mises de côté.
Les tiges en attente dans leur essuie-tout peuvent soit être séchées à l’air libre, suspendues en petits bouquets ou encore congelées dans des bacs à glaçons.
Vous aurez tous les détails de conservation ici :
Un éclairage d’appoint apportera la lumière nécessaire aux plants de Stévia. – Photo : gardeners.com
L’acclimatation des plantes rempotées.
Comme vos plants de Stévia ont passé l’été à l’extérieur, ils ont besoin d’une période de transition de 24 à 48 heures avant de rentrer dans la maison. Vous leur éviterez ainsi un choc thermique. Un endroit frais comme le garage, le sous-sol, la véranda ou autres convient parfaitement. Le temps d’acclimatation écoulé, installez vos pots dans la maison, près d’une fenêtre très ensoleillée.
Toutefois, il vous faudra un éclairage d’appoint pour suppléer aux journées trop courtes de l’hiver. Fluorescents ou ampoule DEL fixée dans un large abat-jour sont ce qui est le plus près de la lumière naturelle. Déposez vos pots sur un plateau ou une soucoupe remplis de billes d’argile et d’eau. Il ne faut pas que le fond du pot soit en contact avec l’eau. La Stévia aimant l’humidité, un petit humidificateur saura répondre à ses besoins. Éloignez vos pots de toute source d’air chaud, car l’air y est trop sec.
Qu’en est-il de l’engrais et de l’arrosage durant l’hiver ?
Les algues marines sont nutritives et biologiques. Un dosage de 2,5 ml (½ cat) une fois par mois est suffisant. Pour l’apport en eau, cela dépendra des températures extérieures. Si nous atteignons moins 30 °C, il est évident que le chauffage fonctionne beaucoup. Le terreau des plantes s’asséchera plus rapidement. La Stévia aime un sol frais en permanence. Ne pas attendre que le terreau soit complètement sec avant d’arroser. La quantité d’eau est modérée afin d’éviter la noyade et un sol détrempé.
En hiver, votre « plante à sucre » n’aura pas le côté joufflu des beaux jours de l’été. Elle aura tendance à produire de longues tiges fines aux feuilles vert pâle. Cela ne dépend pas de vous, mais des contraintes imposées par la saison. Félicitez-vous de la garder en vie et capable de produire ses feuilles.
Le retour du printemps.
Dès la fin mars, lorsque l’ensemble de vos plantes donne des signes de reprise, taillez votre Stévia à 10 cm (4 po) du sol. Vous stimulerez votre plante à produire de belles tiges. Au fur et à mesure de la croissance, pincez (coupez) l’extrémité des tiges afin d’encourager une ramification secondaire. Vous répéterez ce geste plus d’une fois afin que votre plante à sucre reprenne sa silhouette de petit arbuste.
Par la suite, acclimatez graduellement vos plantes bonbon en leur offrant, durant les journées plus douces, de courts séjours à l’extérieur. Placez-les à la mi-ombre puis graduellement au soleil. Vos Stévias ne pourront être plantées au jardin qu’au début de juin, en même temps que vos plants de tomates. Les plantes en pot ne pourront dormir à l’extérieur que lorsque les nuits resteront au-dessus de 15 °C (59 °F).
Plantules de Stévia. Pourront être repiquées bientôt. – Photo : stevia-pura.de
Une jeune plantule prête à s’intaller dans son nouveau logis. – Photo : stevia-pura.de
Ne pas compacter le sol au moment du rempotage. L’air et l’eau doivent circuler librement. – Photo : stevia-pura.de
Une durée de vie plutôt courte.
Un plant de Stévia ne vit pas très longtemps. Deux à trois ans maximum. Par contre, rien n’est plus simple que de prélever quelques boutures en fin de saison et de repartir à neuf avec de nouveaux plants. Les boutures ne doivent pas être trop longues, environ 7 à 8 cm (3,5 à 4 po). Une fois bien enracinés, étêtez (pincez) régulièrement les tiges afin d’encourager une forte ramification.
Les semences.
La Stévia est autostérile c’est-à-dire qu’il faut une pollinisation croisée pour que les fleurs produisent des graines. Malheureusement, le taux de germination des semences est plutôt faible et elles ne se conservent pas plus de 6 mois dans un endroit frais. Il ne faut pas couvrir de terre les graines car elles besoin de lumière pour germer. Le sol doit conserver une belle humidité en permanence.
Attention : humidité ne veut pas dire détrempé !
Pourquoi cette plante aromatique a-t-elle tant tardé à être connue ?
Les feuilles de la plante ont un petit arrière-goût d’anis ou réglisse, ce qui ne plaît pas à tous. Cette saveur a été retirée des produits commerciaux, mais est toujours présente dans les feuilles fraîches et séchées. Certains cultivars n’en possèdent qu’une très légère trace. La Stevia rebaudiana ‘Sweetie Star’ en fait partie.
La stevia contient zéro calorie et permet aux gens au prise avec différents problème de santé de pouvoir se sucrer le bec. – Photo : sites.psu.edu.nutranwadbaibo
Ses nombreux avantages.
Ce produit naturel est une bonne alternative au sucre lui-même, mais aussi aux édulcorants de synthèse. Il peut aider les personnes diabétiques et celles qui suivent un régime ou qui souhaitent réduire leurs apports en sucre pour des raisons de santé, sans se priver de manger sucré. La Stévia a également l’avantage de contenir de nombreux oligo-éléments et des vitamines.
De la même manière, remplacer le sucre par la Stévia tend à limiter les caries dentaires parce qu’elle freine la croissance des bactéries.
De plus en plus de gens soucieux de leur santé souhaitent voir disparaître les édulcorants synthétiques. – Photo : Zerbor, depositphotos.com
Le marché est saturé d’édulcorants articiciels. En voici quelques-uns :
Le sucralose : on le retrouve dans l’édulcorant Splenda et dans les produits alimentaires dits « sans sucre ajouté » ou « allégé ».
L’aspartame : une autre substance synthétique, que l’on retrouve, en autres, dans le yogourt, les boissons diètes et la gomme à mâcher. Il est vendu sous les marques Egal et Sweet’n Low (sachets bleus).
Le cyclamate : est vendu sous les noms de Sucaryl, Sugar Twin, Sweet’n Low (sachets roses).
La Stévia apporte sa saveur aux breuvages rafraîchissants. – Photo : lowes.com
Comment faire usage du Stévia ?
Vous pouvez utiliser les feuilles fraîches ou séchées pour sucrer le thé, les tisanes et les infusions. Sucrez naturellement vos breuvages désaltérants et vos smoothies.
Si vous broyez vos feuilles séchées pour obtenir une poudre, ne vous en servez pas pour les liquides, car elle flottera en surface.
La Stévia n’est pas recommandée avec le café.
À savoir : 1 cat (5 Gm) équivaut à 100 Gm de sucre
Quel est l’avenir de cet édulcorant naturel?
La forte demande mondiale en édulcorants naturels non calorifiques est le résultat du changement de nos habitudes alimentaires. Nous réclamons à voix haute une nourriture plus naturelle en raison des différents problèmes de santé comme le sont le diabète et l’obésité. De plus, il y a une forte controverse entourant les édulcorants synthétiques et elle entraîne de nombreux débats qui n’aboutissent toujours pas.
Comme édulcorant naturel le stévia pourrait remplacer les édulcorants artificiels. Cependant, le Canada, les États-Unis et les pays de l’Union européenne interdisent son utilisation comme additif alimentaire. Pourquoi ? La preuve que sa consommation à long terme ne sera pas dommageable pour la santé n’est pas encore faite. Santé Canada recommande donc de l’utiliser avec modération.
À savoir :
Biopiraterie et droits indigènes.
Un important groupe d’experts formé d’ organismes non gouvernementaux et appuyé par les Nations Unies soutiennent que les multinationales violent les droits des Indiens Guarani et de milliers de petits producteurs de Stévia dans d’autres pays d’Amérique latine.
En effet, on refuse toujours au peuple guarani de percevoir les bénéfices des ventes faites par ces multinationales. Le Protocole de Nagoya stipule que les détenteurs de savoirs traditionnels ont le droit d’en bénéficier.
On y lit également que : « L’image romantique de la Stévia produite par de petits paysans sud-américains ne correspond pas à la réalité ».
Un ouvrier horticole travaillant dans un champs où la Stévia est cultivée. – Photo : swissinfo.ch
Conclusion
La Chine est le leader mondial de la production de Stévia. Elle détient 75 % du marché mondial et 45 % de sa production est redirigée vers le Japon.
En deuxième place vient le Paraguay. Sa production ne représente que 5,09 % du marché global.
Quatre autres pays d’Amérique du Sud cultivent la Stévia, mais chacun détient à peine 3 %.
Le Marché du Commerce équitable de même que les bonnes boutiques d’aliments naturels et biologiques encouragent l’Amérique latine.
À nous d’y contribuer !
Prenez soin de vos plantes pour qu’elles prennent soin de vous.
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